Le représentant du ministère public a réclamé, hier, la peine de mort contre K. Aziz et C. Mohamed, poursuivis dans l’affaire du viol et de l’assassinat de la petite Salsabile, survenus le 18 août dernier. Au cours d’une intervention impitoyable, le magistrat qui a reconnu avoir encore en mémoire les images de la victime assassinée, s’est employé à démontrer la culpabilité des deux accusés dans l’odieux crime qui a secoué toute la société algérienne cet été.
Un exercice qui n’a pas été difficile, tant est qu’il lui a été grandement facilité par les aveux du principal accusé, C. Aziz, 18 ans, qui a admis à la barre avoir attiré la petite fille chez lui, avoir abusé d’elle et l’avoir étranglée : “Le témoignage du médecin légiste devrait suffire à forger la conviction de la cour quant à la culpabilité des accusés”, a notamment déclaré le représentant du ministère public en rappelant que le médecin avait conclu au viol avec violence et au meurtre par strangulation. “Le prédateur a non seulement violé et tué mais avec l’aide de son complice Mohamed, il a transporté le corps jusqu'à une décharge, l’a caché sous les déchets et est retourné chez lui pour effacer toutes traces de son forfait avant de se joindre aux groupes de recherche pour tenter de mettre la police sur une fausse piste en annonçant avoir vu Salsabile monter dans un bus avec un homme”, a encore énuméré le magistrat pour souligner le sang-froid de Aziz. Auparavant, l’avocat de la partie civile — qui s’était constitué pendant l’audience “par devoir et parce que nous avons tous été touchés par cette triste affaire”, a-t-il déclaré — a qualifié le présumé assassin de Sasabile “d’animal” en raison du caractère bestial de son comportement. “Les deux inculpés, que tous les éléments de preuves désignent comme étant les coupables, doivent recevoir un châtiment exemplaire”, a-t-il plaidé en soulignant, lui aussi, le sang-froid dont Aziz a fait preuve avant de craquer sous la pression d’une police soupçonneuse.
Les avocats de la défense, désignés par l’assistance judiciaire, ont mollement tenté de défendre les intérêts de leurs clients respectifs. Alors que l’avocate d’Aziz a plaidé les circonstances atténuantes pour son client “qui se trouvait sous l’effet de psychotropes”, le défenseur de Mohamed a rappelé que son mandant avait tout nié, dès le début de l’affaire, et demandé la révision de la qualification de complicité de meurtre avec préméditation “puisque son implication supposée est intervenue après la perpétration du crime”. À la barre, Aziz a reconnu tous les faits qui lui étaient reprochés en niant toutefois avoir eu l’intention de tuer Salsabile alors que son acolyte a rejeté l’accusation de complicité qui pesait sur ses épaules. Un témoin, cependant, est venu affirmer avoir vu Aziz “mettre un sac en plastique dans une camionnette de marque Chana conduite par C. Mohamed”. Le sac même qui avait été découvert par la suite dans la décharge et qui contenait le corps de Salsabile. L’affaire a été mise en délibéré. Et à l’heure du bouclage de l’édition, le jugement n’était pas encore tombé.
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Source : www.liberte-algerie.com